Michaël Crevoisier : Fraichement retraité, vous avez été Maître de conférences au département de philosophie de l’Université de Franche-Comté. Toute votre carrière, mais en réalité déjà vos études, se sera déroulée ici, à Besançon. Je souhaiterais donc commencer par cette ville, cet ancrage. Est-ce que cela revêt une signification particulière pour vous? Et s’il fallait nous le rappeler en quelques mots, qu’avez-vous fait et vécu à Besançon à travers vos travaux philosophiques? Louis Uccian...

On peut voir l’apparition de la radicalité politique contemporaine avec l’émergence de l’Internationale situationniste et sa lecture du marxisme. Celle-ci, fortement influencée par Lukacs, Korsch, mais aussi Lefèbvre, et en réaction à Althusser, s’appuie néanmoins sur les textes de l’Idéologie allemande et s’engouffre dans la faille « épistémologique » séparant les deux Marx. Les postures de la radicalité qui en découlent, s’appuient sur la centralité sociale et anthropologique du travail don...

Schopenhauer peut apparaître comme un précurseur de l’esthétique contemporaine. C’est par un détour par Wölfflin que le lien se fait, et donc à partir d’une conception de l’architecture. Celle-ci définie par Schopenhauer autour des notions de force et d’équilibre devient un axe de référence pour toute philosophie de l’art. Ce socle peut être intégré à la lecture philosophique de l’art de notre époque en quête de références.

Dans les notes préparatoires à sa thèse le jeune Marx fait le lien entre la création philosophique et la Création originelle. Son travail de lecture d’Epicure l’amène à poser puis à évacuer la question de l’Origine. Dans cette évacuation c’est la question du sens qui disparaît elle aussi. Ou plus précisément, l’évacuation de la transcendance au profit de l’immanence ne trouve sa pertinence euristique que dans une redéfinition du sens non plus comme logique qui produit l’homme, mais comme logique inaugurée (...) par l’homme. (shrink)

La position de Schopenhauer vis-à-vis de Spinoza relève à la fois de l’attirance pour celui qui a « intuitionné » la force de la volonté, et du rejet pour celui qui inspire la philosophie de son époque. Sa lecture de Spinoza consistera à le reléguer dans son époque et à ôter tout fondement aux tentatives néo-spinozistes.

La pensée esthétique de Schopenhauer trouve sa vérité dans la confrontation à l’éthique. L’art est selon lui le moyen que trouve le sujet pour s’extraire du monde. L’esthétique est le lieu où le discours analyse la distance avec le monde permise par l’art. Dans ce mécanisme est anticipé le philosophe artiste nietzschéen, mais aussi est entérinée par delà la progression de l’esthétique à l’éthique une esthétisation de l’éthique. Celle-ci sera celle de la souffrance dont la tragédie est l’illustration.

Quand Deleuze lit Leibniz, il dégage une ligne de cohérence qui articule l’optimisme, le baroque et le pli, qui serait celle de la contemporanéité. Le contre-modèle de Leibniz c’est Schopenhauer. Et l’on voit que dans la critique de l’optimisme propre à Leibniz, Schopenhauer articule les fondements d’une critique de la contemporanéité, qui met par exemple en place l’enjeu écologique. Cette critique part de la discussion sur le principe de raison suffisante et se diffusa sur l’ensemble de l’œuvre de Schopenhauer. Elle (...) en constitue la trame. (shrink)

Alors qu’il s’approprie avec maestria Nietzsche, Heidegger ne cite jamais Schopenhauer. Et quand par exemple il traitera du Principe de raison c’est en ignorant superbement la thèse schopenhauerienne.Les quelques occurrences du nom de Schopenhauer dans l’œuvre de Heidegger ne viennent que pointer une philosophie d’amateur non aboutie.Le rejet n’est-il pas signe d’autre chose? C’est alors une irréductibilité qui se dessine et qui place Schopenhauer en situation d’être un « contre-philosophe » à partir duquel, contre Heidegger et contre la philosophie universitaire (...) il apparaît comme le pilier d’une pensée possible d’une philosophie libérée ; un support alternatif au projet heideggérien en quelque sorte. (shrink)

Nietzsche rompt son contrat d’enseignant à l’Université de Bâle en 1870, il abandonne sa toute récente nationalité helvétique, et apatride rejoint comme infirmier le conflit qui vient de s’ouvrir avec la France. Très vite blessé, il débute sur son lit d’hôpital la naissance de la tragédie. Née dans la guerre cette généalogie de la tragédie en porte t-elle les stigmates? Ou encore, comment la guerre peut-elle produire un tel livre? Alors qu’il pose les bases de sa théorie deux autres socles (...) le portent, sa relation à la famille Wagner et les enjeux esthétiques qui y sont discutés et un projet de communauté artistique, éthique et scientifique envisagé avec Rohde. La Naissance de la tragédie qui devait révolutionner la pensée occidentale porte en elle ces tiraillements entre la guerre, l’amour et l’amitié. (shrink)

Je voudrais partir de cette définition générale, comme une petite introduction, où l’architecture se donne comme le moment de la maîtrise absolue de l’espace et des forces invisibles qui le traversent, et j’ouvre sur un paradoxe. Forme de l’espace maitrisé, l’architecture perdure et défie le temps. Ce que nous admirons, dans les bâtiments anciens, c’est paradoxalement comment l’espace maîtrisé se manifeste dans une maîtrise du temps. Cette maîtrise dont, par exemple, Napoléon énonce la formul...

Les dessins laissés par Mark Lombardi le jour de son suicide en 2000, laissent apparaître des schémas graphiques qui mettent en lien les instances du pouvoir et de l’industrie et se donnent comme une cartographie de la trame du pouvoir. En utilisant le graphe Lombardi s’inscrit dans la suite des avant-gardes européennes qui de Steiner à Beuys, de Debord à Estivals avaient tentées de telles restitutions, en cela il semble être un aboutissement. Dans ce travail il y aurait comme une (...) sauvegarde de l’art qui retrouverait une fonction de vérité. Celle-ci est celle qui révèle la porte du pouvoir devant laquelle l’art nous conduit. (shrink)

C’est entre deux évocations du soleil que se tient l’œuvre principale de Schopenhauer : le Monde comme volonté et comme représentation. Ces illustrations cernent la conception de la nature que développe Schopenhauer. Si dans l ‘énoncé le plus général on peut dire que la nature n’a pas besoin de l’homme. Celui-ci ne s’impose que dans le principe de raison, par quoi le destin tragique de la nature est scellé. La proposition « écologique » à laquelle se tient alors Schopenhauer est (...) organisée autour de l’éthique et de l’esthétique et aboutit à une extraction hors de la maîtrise illusoire sur le monde, par et dans un jeu sur le principe de raison suffisante. (shrink)

C’est pris dans un sentiment étrange que j’ai le plaisir de « lancer » ce numéro de Philosophique. En effet outre les circonstances extérieures bien particulières qui ont bouleversé et bouleversent encore cette dernière année qui voit notre monde universitaire perdre ses repères traditionnels et s’essayer à combler le vide de la présence dans l’habitation de la distance, s’accompagner des technologies qui pallient bien incomplètement le manque de la rencontre, moment fondamental de tout échan...

Nous avons voulu, ici, saisissant l’opportunité de la programmation du concours de l’agrégation, tenter un pas à côté, comme une traverse, dans un champ couvert, presque jusqu’à saturation et dont cependant subsiste l’entier mystère. De Platon à Deleuze, mais aussi de Locke à Marx, de la physique à la musique, nous assistons à la mise en place des reformulations et de re-pensées, qui laissent envisager comment le temps est aussi la lecture de celles-ci. Si nous abandonnons le lecteur au libre...

Revue du Laboratoire sur les Logiques de l’Agir, (EA 2274), Philosophique est aussi une revue-laboratoire qui nourrit l’ambition de publier les réflexions de chercheurs et enseignants autour d’une thématique, souvent celle proposée par le concours de l’agrégation ; c’est le cas pour ce numéro sur « La Représentation ». Pour ma part, on trouvera le texte préparatoire au colloque « La représentation et ses critiques » qui s’est tenu en notre faculté les 5 et 6 février 2020, complété par le (...) trav... (shrink)

Cette dernière livraison de Philosophique s’ouvre avec une pensée pour nos deux collègues et collaborateurs disparus en cette dernière année. André Tosel (1941-2017) et Robert Damien (1949-2017) nous ont en effet quittés. Ils ont tous deux dirigé le Laboratoire des Logiques de l’agir, qui est le support de notre revue. Je me souviens de ce jour du printemps de 1988 quand, après son audition, André Tosel assis sur un banc de la Promenade Granvelle de Besançon, à qui je me présentais, (...) humait l’... (shrink)

Isolé par Bachelard comme une singularité de l’époque pour sa théorie de la Volonté, Schopenhauer serait en fait un pionnier. Et c’est paradoxalement sur une critique du scientisme qu’on voit cette théorie s’affiner. La volonté dans la nature apparaît comme une sauvegarde de l’espace de la philosophie là où se ferme sur lui-même le monde de la science.

Toute représentation se présente comme un dédoublement du réel auquel elle se substitue. Dans cette substitution le réel est comme effacé au profit de ce qui devient son image réalisée. Dans cette réalisation l’image acquiert le statut de réel et celui-ci est comme enfoui, en réserve. Cette réserve, n’est pas un effacement, mais un refoulement temporaire ; le réel refoulé tend à reprendre le dessus sur ce qui l’a évincé. En même temps, la représentation comme image réalisée produit les images...

C’est sur une initiative étudiante que Catherine Malabou a été invitée à une journée d’étude dont nous publions ici les interventions. Nous poursuivons ainsi un travail de publication entrepris autour des débats théoriques ouverts dans la contemporanéité. Après Mehdi Belhaj Kacem, et l’ouverture sur « l’après Badiou », c’est le déplacement opéré par Catherine Malabou qui est ici abordé. Celui-ci part de l’état des discussions qui animent la philosophie dite continentale, notamment autour de l...

En 1991, paraît Qu’est-ce que la philosophie?, c’est le dernier ouvrage de Deleuze. Co-signé par Guattari, il apparaît être le quatrième volume issu de la collaboration ouverte avec L’Anti-Œdipe (1972), Kafka (1975), Mille Plateaux (1980). En réalité il serait le signe d’autre chose ; il marque à la fois la douloureuse fin d’une amitié et le face à face de Deleuze avec son oeuvre. L’ouvrage quoiqu’il en soit se présente bien comme un point d’achèvement où sont posés les ultimes jalons (...) de la... (shrink)

La Représentation impose inévitablement la question de l’irreprésentable. Que l’on puisse dire, par exemple avec Schopenhauer, que le monde est une représentation entraîne-t-il que tout soit représenté, que le monde soit la totalité manifestée? Dans la perspective schopenhauérienne, qui propose une vision radicale en la matière, la Volonté s’exprime comme représentation dans et par le monde, et le non représenté n’est que ce qui échappe au prisme de l’individuation. Demeure cependant, derriè...

On peut voir l’apparition de la radicalité politique contemporaine avec l’émergence de l’Internationale situationniste et sa lecture du marxisme. Celle-ci, fortement influencée par Lukacs, Korsch, mais aussi Lefèbvre, et en réaction à Althusser, s’appuie néanmoins sur les textes de l’Idéologie allemande et s’engouffre dans la faille « épistémologique » séparant les deux Marx. Les postures de la radicalité qui en découlent, s’appuient sur la centralité sociale et anthropologique du travail don...

Dans ce qu’on pourrait nommer l’anti-philosophisme de Fourier, une référence apparaît comme étrange. C’est celle qu’il fait de saint Augustin. Celui-ci apparaît comme celui qui a su et pu prêter sa plume et sa rhétorique au message chrétien. Celui qui a su bâtir une église. Il apparaît pour Fourier comme l’illustration de son manque, la plume qui saurait diffuser ses idées. Ce qui éclaire le fouriérisme comme ce qui serait le versant social de ce que le christianisme est dans le (...) champ métaphysique. (shrink)

La conception esthétique de Schopenhauer ouvre sur un paradoxe où l’artiste amène le spectateur à contempler et à se délecter de la volonté que le reste de la théorie combat jusqu’à vouloir l’anéantir. Il y a possibilité de réduire le paradoxe en considérant ce que Schopenhauer nomme expérience. Ramenée à la sphère esthétique l’expérience devient le lieu d’anticipation du projet de la volonté. Dans ce cadre-là Schopenhauer peut être considéré comme un précurseur et peut devenir le philosophe sur lequel se (...) fonde, en la matière, notre contemporanéité. (shrink)

Dans sa conception de la métaphysique, Schopenhauer occupe une position paradoxale. Il anticipe Nietzsche et prépare le terrain à l’anéantissement de la métaphysique, en montrant en quoi elle est un savoir qui a perdu ses bases ; mais en même temps il la replace au centre de l’enjeu philosophique en la promouvant au cœur de toute philosophie.

Dans la généalogie du moi Schopenhauer est situé à un moment clé de sa dissolution. Tiraillé entre les deux moment de l’anéantissement du moi que sont en amont le bouddhisme et en aval la philosophie de Nietzsche, la pensée de Schopenhauer apparaît comme le moment de l’inversion où se génère une nouvelle conception du moi. En cela il peut être considéré comme un socle de notre contemporanéité qu’il anticipe.

La tragédie, disons après Nietzsche, écrit le moment de la déchirure d’avec la nature. Elle porte la tension entre ce qui subsiste de nature et ce qui s’impose de substitution. Blessure se cicatrisant elle panse l’irritation entre ce qui s’achève et l’oubli. Or, en deçà de ce qui s’achève et l’oubli, se trouve la déchirure de la crise qui est précisément ce que la tragédie écrit. Dès les premières pages de La Naissance de la tragédie Nietzsche montre comment la nature (...) s’achève dans l’individu... (shrink)

Il y a toujours cette histoire de savoir ce qu’il y a bien pu y avoir avant que tout commence, tant nous ressentons que tout ne commence pas avec la naissance. Le début n’est que le début de rien tant l’avant lui est prégnant. C’est sans doute la grande avancée de la psychologie clinique d’avoir su montrer que je suis là bien avant d’être là. La feuille de route est lancée dès les rêves qui me portent bien avant que je (...) n’apparaisse. Et des antiques marchandages qui scellaient l’accord qui, ge... (shrink)

De l’art, on peut poser la définition la plus large qu’il est production de formes. Et, dans cette perspective, on précisera que si toute production, bien au-delà de l’art, est une production de formes, celles auxquelles se confronte l’art, seraient celles destinées à recevoir toutes les autres formes : la forme réceptacle. Celle-ci, forme de la forme ou forme matricielle que les produc­tions dérivées déclinent jusqu’à l’épuisement, s’inscrit en un temps et en un lieu sous forme de norme. C’e...

Quand, en 1808, Fourier publie son premier ouvrage, la Théorie des Quatre mouvements, en Allemagne, se profile l’opposition Schopenhauer, Hegel. Celle-ci prend corps autour de la question de la représentation. Tandis que Hegel en dessine le dépassement avec la Phénoménologie de l’esprit, Schopenhauer la structure en fondement de sa philosophie dans sa thèse de la Quadruple racine du principe de Raison suffisante, avant d’en faire le maître mot qui définit les conditions du déplo...

Dans la perspective ouverte par Schopenhauer, la représentation tient son sens et sa limite, d’être la visibilité de la volonté. Mais, ce qui s’ouvre avec lui, est désormais pris dans la perspective de la logique de la déconsidération de toute transcendance, et s’inscrit dans la perspective de l’immanence absolue. Jean Baudrillard interroge ce moment du décrochage de la représentation d’avec son essence porteuse, qui ne laisse plus cours qu’à une représentation réduite à n’être qu’un simulacr...

A compelling idea holds that reality has a layered structure. We often disagree about what inhabits the bottom layer, but we agree that higher up we find chemical, biological, geological, psychological, sociological, economic, /etc./, entities: molecules, human beings, diamonds, mental states, cities, interest rates, and so on. How is this intuitive talk of a layered structure of entities to be understood? Traditionally, philosophers have proposed to understand layered structure in terms of either reduction or supervenience. But these traditional views face (...) well-known problems. A plausible alternative is that layered structure is to be explicated by appeal to explanations of a certain sort, termed / grounding explanations/. Grounding explanations tell us what obtains in virtue of what. Unfortunately, the use of grounding explanations to articulate the layered conception faces a problem, which I call /the collapse/. The collapse turns on the question of how to ground the facts stated by the explanations themselves. In this paper I make a suggestion about how to ground explanations that avoids the collapse. Briefly, the suggestion is that the fact stated by a grounding explanation is grounded in its /explanans/. (shrink)

Signifiance du monde propose une "harmonisation intégrale" entre la linguistique saussuro-guillaumienne des langues naturelles et la pensée phénoménologique heideggérienne de la vérité de l'être en tant qu'alètheia, dans son sens grec de "ce qui sort de la latence" et que Jean-Louis Tristani nomme illatence. En d'autres termes, cet essai donne accès à une compréhension des "relations grammaticales évidentes qui articulent l'être, dans sa vérité, et la pensée, telles qu'elles sont a priori données dans le système linguistique de n'importe quelle (...) langue naturelle". Cette mise au jour de la co-originarité de la langue et de la pensée corrobore la formule du linguiste français Antoine Meillet, maintes fois citée par Gustave Guillaume, selon laquelle, en ce lieu intelligible de la langue "tout se tient et a un plan d'une pleine rigueur". Une rigueur qui intègre le système morpho-lexical d'une langue, en tant qu'intégrale des conditions d'effection du discours, avec les conditions existentiales de possibilité du Dasein en tant qu'être-au-monde. D'où Signifiance du monde, ce titre qui annonce la composante linguistique de notre présence au monde."--Page 4 of cover. (shrink)

The scientific successes of the last 400 years strongly suggest a view on which things are organized into layers, with phenomena in higher layers dependent on and determined by what goes on below. Philosophers have recently explored the idea that we can make sense of this idea by appeal to a relation called grounding. This book develops the rudiments of a theory of grounding, and applies that theory to questions of independent interest. The theorizing consists in saying in more detail (...) what grounding is and how it relates to explanations of the relevant sort, discussing objections to the deployment of a notion of grounding, and drawing points of contrast between a grounding-centered approach to relative fundamentality and other approaches in the literature. The book then turns to a demonstration of how this theorizing bears fruit in the investigation of other interesting questions. The applications are to central questions concerning (i) how to distinguish between truths that say how objective reality is in itself, quite independently of us, and truths that do not; (ii) the nature of truth; and (iii) the relation between fundamental physical facts and the rich panoply of other facts that depend on and are determined by them, including facts concerning our own doings. The aim is to advance our understanding of one of the deepest and thorniest questions which the stunning scientific achievements of the last 400 years pose: how higher-level phenomena, including ourselves, fit into an ultimately physical world. (shrink)

Consider the kinds of macroscopic concrete objects that common sense and the sciences allege to exist: tables, raindrops, tectonic plates, galaxies, and the rest. Are there any such things? Opinions differ. Ontological liberals say they do; ontological radicals say they don't. Liberalism seems favored by its plausible acquiescence to the dictates of common sense abetted by science; radicalism by its ontological parsimony. Priority theorists claim we can have the virtues of both views. They hold that tables, raindrops, etc., exist, but (...) they aren't fundamental. The ontological liberal's ontology provides the correct inventory of existent individuals. The ontological radical's more restricted ontology provides the correct inventory of fundamental individuals. The priority theorist claims that the derivative individuals are "no addition in being" to the fundamental ones, so we can have our cake and eat it too. It would be nice if priority theorists were right. In this paper I argue, with regret, that they are not. One upshot is that the sort of explanations which underwrite the priority theorist's distinction between fundamental and derivative individuals do not mitigate our ontological commitments. Another is that we still have to choose between the charms of liberalism and radicalism. (shrink)

David Hume's A Treatise of Human Nature is famous for its extreme skepticism. Louis Loeb argues that Hume's destructive conclusions have in fact obscured a constructive stage that Hume abandons prematurely. Working within a philosophical tradition that values tranquillity, Hume favors an epistemology that links justification with settled belief. Hume appeals to psychological stability to support his own epistemological assessments, both favorable regarding causal inference, and unfavorable regarding imaginative propensities. The theory's success in explaining Hume's epistemic distinctions gives way (...) to pessimism, since Hume contends that reflection on beliefs is deeply destabilizing. So much the worse, Hume concludes, for placing a premium on reflection. Hume endorses and defends the position that stable beliefs of unreflective persons are justified, though they would not survive reflection. At the same time, Hume relishes the paradox that unreflective beliefs enjoy a preferred epistemic status and strains to establish it. Loeb introduces a series of amendments to the Treatise that secures a more positive result for justified belief while maintaining Hume's fundamental principles. In his review of Hume's applications of his epistemology, Loeb uncovers a stratum of psychological doctrine beyond associationism, a theory of conditions in which beliefs are felt to conflict and of the resolution of this uneasiness or dissonance. This theory of mental conflict is also essential to Hume's strategy for integrating empiricism about meaning with his naturalism. However, Hume fails to provide a general account of the conditions in which conflicting beliefs lead to persisting instability, so his theory is incomplete. Loeb explores Hume's concern with stability in reference to his discussions of belief, education, the probability of causes, unphilosophical probability, the belief in body, sympathy and moral judgment, and the passions, among other topics. (shrink)

This paper establishes a sound and complete semantics for the impure logic of ground. Fine (Review of Symbolic Logic, 5(1), 1–25, 2012a) sets out a system for the pure logic of ground, one in which the formulas between which ground-theoretic claims hold have no internal logical complexity; and it provides a sound and complete semantics for the system. Fine (2012b) [§§6-8] sets out a system for an impure logic of ground, one that extends the rules of the original pure system (...) with rules for the truth-functional connectives, the first-order quantifiers, and λ-abstraction. However, no semantics has yet been provided for this system. The present paper partly fills this lacuna by providing a sound and complete semantics for a system GG containing the truth-functional operators that is closely related to the truth-functional part of the system of Fine (2012b). (shrink)

Issu de la thèse de l'auteur soutenue en 1987, cet ouvrage a pour visée de redéfinir l'anthropologie, en dissipant le malentendu instauré par le modèle galiléen de scientificité appliqué aux sciences sociales afin d'opérer un retour à la fondation historique de la discipline dans l'epistêmê politikê des anciens Grecs. Trois voies d'accès sont parcourues : G. Dumézil, M. Heidegger et G. Guillaume. ©Electre 2018.

Philosophers have spilled a lot of ink over the past few years exploring the nature and significance of grounding. Kit Fine has made several seminal contributions to this discussion, including an exact treatment of the formal features of grounding [Fine, 2012a]. He has specified a language in which grounding claims may be expressed, proposed a system of axioms which capture the relevant formal features, and offered a semantics which interprets the language. Unfortunately, the semantics Fine offers faces a number of (...) problems. In this paper, I review the problems and offer an alternative that avoids them. I offer a semantics for the pure logic of ground that is motivated by ideas already present in the grounding literature, and for which a natural axiomatization capturing central formal features of grounding is sound and complete. I also show how the semantics I offer avoids the problems faced by Fine’s semantics. (shrink)

Though the study of grounding is still in the early stages, Kit Fine, in ”The Pure Logic of Ground”, has made a seminal attempt at formalization. Formalization of this sort is supposed to bring clarity and precision to our theorizing, as it has to the study of other metaphysically important phenomena, like modality and vagueness. Unfortunately, as I will argue, Fine ties the formal treatment of grounding to the obscure notion of a weak ground. The obscurity of weak ground, together (...) with its centrality in Fine’s system, threatens to undermine the extent to which this formalization offers clarity and precision. In this paper, I show how to overcome this problem. I describe a system, the logic of strict ground (LSG) and demonstrate its adequacy; I specify a translation scheme for interpreting Fine’s weak grounding claims; I show that the interpretation verifies all of the principles of Fine’s system; and I show that derivability in Fine’s system can be exactly characterized in terms of derivability in LSG. I conclude that Fine’s system is reducible to LSG. (shrink)

A philosophical standard in the debates concerning material constitution is the case of a statue and a lump of clay, Goliath and Lumpl, respectively. According to the story, Lumpl and Goliath are coincident throughout their respective careers. Monists hold that they are identical; pluralists that they are distinct. This paper is concerned with a particular objection to pluralism, the Grounding Problem. The objection is roughly that the pluralist faces a legitimate explanatory demand to explain various differences she alleges between Lumpl (...) and Goliath, but that the pluralist’s theory lacks the resources to give any such explanation. In this paper, I explore the question of whether there really is any problem of this sort. I argue (i) that explanatory demands that are clearly legitimate are easy for the pluralist to meet; (ii) that even in cases of explanatory demands whose legitimacy is questionable the pluralist has some overlooked resources; and (iii) there is some reason for optimism about the pluralist’s prospects for meeting every legitimate explanatory demand. In short, no clearly adequate statement of a Grounding Problem is extant, and there is some reason to believe that the pluralist can overcome any Grounding Problem that we haven’t thought of yet. (shrink)

A raft of new philosophical problems concerning truth have recently been discovered by several theorists. These problems concern the question of how ascriptions of truth are to be grounded. Most previous commentators have taken the problems to shed light on the theory of ground. In this paper, I argue that they also shed light on the theory of truth. In particular, I argue that the notion of ground can be deployed to clearly articulate one strand of deflationary thinking about truth, (...) according to which truth is “metaphysically lightweight.” I offer a ground-theoretic explication of the lightness of truth and show how it yields a novel solution to the problems concerning how truth is grounded. So, the theory of truth and the theory of ground interact fruitfully: we can apply the notion of ground to offer a clear explication of the deflationist claim that truth is “metaphysically lightweight” that both captures the motivations for that claim and solves the problems. (shrink)

The idea that some objects are metaphysically “cheap” has wide appeal. An influential version of the idea builds on abstractionist views in the philosophy of mathematics, on which numbers and other mathematical objects are abstracted from other phenomena. For example, Hume’s Principle states that two collections have the same number just in case they are equinumerous, in the sense that they can be correlated one-to-one: (HP) #xx=#yy iff xx≈yy. The principal aim of this article is to use the notion of (...) grounding to develop this sort of abstractionism. The appeal to grounding enables a unified response to the two main challenges that confront abstractionism. First, we must explicate the metaphor of meta- physical “cheapness.” Second, we must rebut the “bad company” objection, which rejects abstraction principles like (HP) as tarnished by their similarity to inconsistent principles like Frege’s Basic Law V. By enforcing a simple requirement that all abstraction be properly grounded, we propose a unified solution to these two hard, and prima facie unrelated, problems. On our view, grounded abstraction simultaneously ensures “cheap” abstracta and permissible abstraction. (shrink)